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Le port du Légué et la Baie de Saint-Brieuc ont leur ambassadeur. Le vieux gréement Le Grand Léjon, que les amoureux.euses de la mer et des bateaux traditionnels entretiennent au sein de l’association du même nom. Bienvenue à bord.
On découvre sa silhouette profilée sur un panneau de la RN 12, en bon ambassadeur de la Baie de Saint-Brieuc. Mais qui est le Grand Léjon ? Ou plutôt qui est derrière ?
L’idée du bateau a germé dans l’esprit de Philippe Saudreau et de Jean-Luc Huet, toujours actif, ainsi que d’autres membres pionniers de l’association éponyme. Le port du Légué était alors plutôt relégué, quartier moins relié à Saint-Brieuc et valorisé qu’aujourd’hui.
Sur la Côte d’Emeraude au port de la houle, il y avait déjà La Cancalaise, une inspiration pour les premiers membres de l’association émergée en 1987-88.
Commence alors un travail mené inspiré par Jean Le Bot, historien du Patrimoine Maritime, un patrimoine méconnu à l’époque. Sistership de la Jeanne d’Arc, Le Grand Léjon a été conçu selon les plans de ce bateau construit au XIXe siècle sur les chantiers de la Rance, à La Landriais.
En 1983, la première fête maritime était déjà organisée par certains membres précurseurs du Grand Léjon. La mise à l’eau se fera quelques années plus tard, en mai 1992, sans certitude que le bateau puisse techniquement naviguer. 15 000 personnes y assistent, soit bien plus qu’imaginé, rendant les routes terrestres impraticables. C’est alors la 1ère fois que quelque chose se passe au Légué.
L’image du port a changé pour les élus suite à cet événement, introduction à d’intenses changements pour Le Légué où il fait bon flâner désormais. Le Grand Léjon constitue un trait d’union entre les communes des deux rives Saint-Brieuc et Plérin. Le rôle du Grand Léjon est d’animer et faire connaître le port du Légué et la Baie de Saint-Brieuc.
A Brest la même année, au Concours national de bateaux des Côtes de France, le 1er prix pour la construction et le 2nd prix pour le Gréement sont octroyés au Grand Léjon.
"On est du Légué, ni de Saint-Brieuc ni de Plérin"
Un lougre est qualifié ainsi par le type de la voilure du bateau. La Pauline, au port de Dahouët (Pléneuf-Val-André), partage cette dénomination avec le Grand Léjon.
Le lougre possède aussi une capacité supérieure à celle d’un cotre, telle une bisquine. Ses dimensions de 13 mètres 40 de long, et 4 mètres de large, et son pont volumineux permettent une aisance dans le déplacement. On tient même debout dans la cabine. Autre caractéristique : puissants, les lougres ne remontent pas au vent.
Aux XVIe et XVIIe siècles, les lougres avaient la faveur des pirates et corsaires.
Puis, leur usage a glissé vers la pêche. En arrière-saison, la pêche cède à la drague du sable et à la récolte du maërl (sable calcaire formé des débris d'une algue rouge et utilisé comme amendement calcique), servant à l’agriculture. Jouant avec la marée, le bateau couché sur le flanc se laisse remplir par ces matériaux/substances.
La longévité du bateau fonctionne grâce à la valeur de transmission et de lien chère au collectif, dont certain.es descendant.es ont choisi des métiers de la mer. L’engagement des adhérents est le moteur du Grand Léjon et permet de garder le cap. 130 membres, dont certains résident à l’autre bout du monde, participent à la vie associative, par goût de la mer et amour des bateaux traditionnels.
Le lougre sort une centaine de jours par an, lors de sorties à la demi-journée, à la journée, ou durant de plus longues croisières en direction de Fécamp, l’Île de Wight, et Le Croisic (exclusivement réservés aux membres de l'association).
Les Fêtes maritimes sont aussi un bon motif/objectif, telle celle de Douarnenez.
Le Grand Léjon voyage. Comme à cette régate de luggers en Cornouaille, où le bateau bien connu des anglais symbolise et représente la Baie de Saint-Brieuc.
Le programme des navigations est communiqué en début d’année aux adhérents, en tenant compte des marées du Légué.
La structure de l’équipage est vérifiée en amont : les chefs de bord sont listés dans l’association, et se parent de quelques équipiers. Les autres passager.es peuvent ne pas détenir de connaissance marine mais témoignent d’une volonté d’apprendre, de progresser et d’aider à bord. Des formations et cours de navigation et de gréement sont dispensés aux adhérents intéressé.es. Les tâches à bord sont toutes manuelles, non mécanisées.
L’esprit de l’association est de coopérer pour l’entretien. Chacun.e apporte ses compétences.
A terre, le carénage d’un mois et demi en hiver est l’occasion de faire des rencontres.
Pour que le bateau navigue, il faut œuvrer afin qu’il soit prêt pour les premières sorties initiées fin avril.
Tout tourne autour du bateau à la coque verte et aux voiles safran, à la fois un point de départ et un point de chute. Impulsées par lui, les activités sont diversifiées : atelier de chants de marins, organisation de fêtes maritimes (La Morue en fête, La fête du Légué...), rédaction d’un journal, création d’objets.
En 1995 la présentation des coureurs du Tour de France a eu lieu sur le bateau. Ce dernier a aussi servi d’Office de Tourisme flottant lors des fêtes de Paimpol.
Chaque été, outre à quai au port du Légué, on peut contempler le Grand Léjon en échouage à Martin plage.